Quand on a connu l’intensité du combat pour la vie, celle où l’on s’oublie vraiment par vocation afin de secourir ou servir celui qu’on ne connaît pas, on a envie de fixer ce jeune sapeur du regard et lui transmettre toute notre force dans la plus intime simplicité…
Rassurer et transmettre...
On pourrait s’éterniser sur des récits sans noms, que les aléas et l’urgence offrent un engagement sans aucune autre commune mesure. On pourrait glorifier le tableau en mettant en valeur des actes héroïques lancés comme des louanges aux mythes antiques.
Que faire… le travers serait aussi bien de ternir la toile et lui dire que c’est une vie de labeur, de martyr, ingrate face à toutes les détresses du quotidien dans des moments exceptionnels de la vie des victimes que nous secourons chaque jour et qui parfois meurent dans nos bras car la vie les emporte injustement avant l’heure.
Mais il est essentiel d’ouvrir les bras à ce jeune et de l’accueillir à nos côtés, dans cette lutte acharnée pour que des vies et des familles subsistent. Cette lutte féroce qui vous fait avancer quand les autres trébuchent ou tombent dans la douleur.
Lui dire que c’est à lui d’écrire sa propre histoire de la conquête de la vie, que c’est à lui d’écrire les plus beaux chapitres de la noblesse de sa vocation, et enfin, que c’est lui qui sera là, tel un témoin lumineux dans les heures les plus sombres des victimes qu’il aura à secourir.

Qu’il aura souvent peur, mais que c’est cela l’apanage de tout pompier. Celui de se dire que “le courage n’est pas l’absence de peur mais bien la capacité de la vaincre” (Nelson Mandela) ce sentiment qui nous tiraille en permanence dans les situations les plus délicates quand des vies sont en péril.
Une main tenue, un regard échangé dans l’obscurité de l’urgence et du fracas seront certainement le lien qui rattrapera et raccrochera une victime à ce bas monde.

Et finalement...
Qu’il faudra accepter l’anonymat ! Celui de la réelle dignité du service, celui qui impose de protéger et secourir dans l’indifférence du reste du monde qui, lui, continue de graviter dans la globalité des existences.
Qu’il trouvera des compagnons d’infortune, qui eux aussi répondent jour et nuit aux appels de détresse et aux situations complexes quand la vie ne tient plus qu’à un fil. Qu’il faudra relever un camarade pris par la fatigue, l’émotion, ou la lassitude. Et que plus tard, c’est à son tour qu’il sentira la main ferme d’un frère le relever.
Lui dire que comme nous, il se retournera au soleil couchant sur son engagement et les valeurs qu’il a portées lors de ces nombreuses années, sans que le foyer intense qui alimente sa vocation ne s’éteigne.
Enfin, je lui dirai que cette vie vaut d’être vécue avec panache, simplement par l’aventure humaine et toute l’intensité que cela représente…
Pour aller plus loin...
Sources et crédits: FDNY / Star Wars(c)