Dans le dernier article, nous évoquions ensemble ce que sont les qualités intemporelles du chef. Aussi, était abordé en partie, le courage intellectuel nécessaire au chef pour faire face aux événements et aux migrations de la société. Aujourd’hui, abordons cet article L’ECOLE DU CHEF, qui se voudra une réflexion sur la formation du chef, à propos de ce chemin qui le conduit vers la stature de chef.
Chef, oui, mais pas qui veut !
Le chef n’est il pas issu d’un terreau favorable à devenir chef ? Je le pense, oui. Il y a des profils et des parcours de vie qui font que l’être est plus disposé à faire face aux événements, a diriger, et à aller à la victoire. Dès la cour d’école, nous remarquons les meneurs, leurs lieutenants et les élèves acceptant les règles du jeu. Napoléon conduisait déjà avec brio ses troupes dans une infernale bataille de boules de neige à l’école de Brienne. Nous savons ce qu’il est devenu par la suite …
La force de caractère, et l’envie de mener se travaille biensûr mais ont surtout des des racines dans la nature propre de chaque être. La société de 2019, avec ses exigences et croyances, aurait tendance à faire croire que si l’on ne dirige pas, alors nous n’avons pas de plus value. C’est la plus grande ineptie jamais entendue! Cela entraine des gens à aller chercher des postes dont ils ne veulent pas, et pour lesquels ils ne se sentent pas, juste pour obtenir un titre ou un rang, souvent une reconnaissance du cercle familial. Chacun ses compétences, et chacun son utilité dans la construction de la société de demain. Un chef sans hommes n’est rien et des hommes sans chef, non plus.
Une école avant tout personnelle.
Qu’il y a t il de personnel dans la formation d’un futur chef ? Son environnement ? Son éducation? Son parcours de vie ? Autre chose ? Certainement un peu de tout cela. Il n’a pas de recette magique pour faire de quelqu’un un chef. Bien au contraire, il semble que la construction personnelle d’un chef ne se fait pas par une volonté des parents ou du cercle familial, mais par une ambition personnelle que l’on apprend à voir. Celui qui est et se sent chef a naturellement du feu qui lui coule dans les veines dont il ne pourra pas se détacher. Se détacher de la volonté de mener, de combattre, de vaincre et d’aller à la victoire. Oui car même dans un monde aussi civilisé, le chef voit la victoire. La victoire au bout d’un argumentaire, la victoire dans la réussite des projets, la victoire dans la satisfaction de ses équipes face à une entreprise qui semblait insurmontable. Il semble, in fine, que la formation personnelle d’un futur chef passe par des canaux non contrôlables, dans la succession de situations de la vie qui le poussent à devenir chef, qui lui imposent de se positionner en tant que tel et ce, dès le plus jeune âge. Un point important à souligner, le chef par son envie de conquérir les terres et le coeurs, se cultive.
Sans aide, il trouvera la voie de la connaissance. Car la connaissance mène vers la réflexion et cette dernière vers la vision du chef.
Une école culturelle, les écoles de chefs.
Pour ceux qui ont connu les écoles de chefs pour rester large d’esprit, chacun a pu y trouver un apport culturel. Il y a différents types d’école. Les écoles “tout management” qui invitent les chefs à prendre des routes parfois sinueuses au travers de filtres sociaux forts, mais aussi les écoles “tout rectitude du chef” qui se veulent des écoles de formation au combat, où l’excellence règne et peut même parfois s’avérer pesante; et enfin, un ventre mou d’écoles qui par la réussite d’un patchwork d’intervenants essaie de produire du “chef made in France following the Society” assurant des chefs courtois, ronds et sans problèmes à venir. Pour ceux qui aujourd’hui encadrent ces futurs chefs, il me semble crucial de connaitre le cap qui est donné. Où veut on emmener ces gens au potentiel qui se révèle petit à petit ? Quelles seront leurs conditions de commandement ? A quoi devront ils faire face ? et à partir de là décliner un parcours quasi personnalisé pour les aider à trouver naturellement leur voie et leurs outils de commandement. Certaines écoles se revendiquent former des chefs et pour autant leur apprennent à ne pas faire vagues, et à rester polis derrière leur col de chemise bien repassé. Il semble objectif de mettre dans des situations compliquées et nécessitant réflexion et vision, ces chefs en devenir afin de leur laisser déployer leurs ailes. “Vous pensiez qu’il passerait par la porte ? Trop tard, le voila passé par la fenêtre avec une réussite dotée d’un éclat bien plus grand.” L’essence du chef est bien là. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise stratégie, il y a l’instinct et la vision du chef. Il vous contredit ? Il vous embarrasse ? Parfait ! Voila qu’il révèle son potentiel. Laissez le se battre, laissez le mordre le chiffon. Entrainer le mordant d’un chef est gage d’ardeur dans la difficulté plus tard, le gage qu’il se battra jusqu’au bout pour accomplir une mission tout en protégeant les siens.
Si nous devions apporter une conclusion à ce court article, il faudrait reprendre que n’est pas chef qui veut, et que cette destinée dépasse tout contrôle parental ou social. Et enfin que la meilleure façon de reveler un chef, c’est de l’instruire et de l’entrainer dans la difficulté afin qu’il se forge son propre son propre sceau, sa propre volonté de vaincre.
B.M