Utiliser une caméra thermique est relativement facile. Toutefois, il est important de connaître ses caractéristiques techniques et notamment son angle de vue, afin de ne pas passer à côté d’éléments importants lors d’une reconnaissance.
La facilité d’utilisation des caméras thermiques fait parfois oublier leur complexité et les aspects techniques qui peuvent avoir une incidence sur l’exploitation de l’appareil. À ce titre, il est intéressant de prendre en compte l’angle de vue horizontal de la caméra. En effet, si l’on regarde les notices des constructeurs, dont le matériel est dédié aux secours, la lentille offre une visée moyenne de 50 degrés. Si l’on compare cette valeur à la vision humaine, cela procure un champ de vision réduit d’environ 50 %. Cette valeur est à pondérer en fonction de la taille de l’écran de restitution de l’image. Toutefois, on constate que certains modèles ont un champ de vision de seulement 25 %. Le champ est donc réduit, voire très réduit, sur quelques modèles, en sachant également que le masque d’ARI procure une vision tunnel. L’utilisateur a alors tendance à se focaliser, dans la fumée, sur un écran qui ne lui offre qu’une vision réduite de son environnement. Il est donc important de prendre cette information en compte, afin d’effectuer une reconnaissance efficace et adopter un réflexe de vision périphérique. (On peut repérer l’information dans les spécifications techniques fournies par le fabricant). Si l’on compare ce champ à une pièce d’habitation, il est donc impossible de voir la totalité du volume en une fois sur l’écran.
La deuxième chose à prendre en compte est la façon dont la caméra thermique va interpréter les données. En effet, les différences de température et de contraste ne se font que sur la surface rapportée à l’écran. Ainsi, il est nécessaire de comparer, de façon continue, tous les éléments de la pièce afin de pouvoir lire correctement l’image. Lorsque l’on se présente à l’entrée d’une pièce, et avant de s’y aventurer, il est préférable d‘être méthodique. On définit alors généralement trois zones. La première zone, dite haute, englobe le plafond et les angles de murs. On commence alors en balayant lentement de l’épaule gauche à l’épaule droite afin d’estimer la température, ou encore la dégradation des matériaux. Ensuite, on descend la caméra afin de changer l’angle de vue, et l’on balaye de l’épaule droite à l’épaule gauche horizontalement, ce que l’on peut appeler la zone médiane. Cette vision permet de repérer le mobilier, sa dégradation possible, les issues de secours éventuelles et les différents ouvrants. Cela permet également de confirmer la notion de chaleur présente, en relation avec l’analyse de la zone haute. Cette méthode permet de chevaucher les zones.

Une fois la géométrie de la pièce et l’analyse de risque faite, on pourra commencer à anticiper les déplacements afin de pouvoir contrôler l’ensemble du volume, le mobilier pouvant masquer une hypothétique victime, et donc, ne pas apparaître sur l’écran. On terminera par le sol, pour en vérifier l’intégrité notamment. À ce sujet, il est important de bien noter les zones sombres éventuelles (dans le cas d’un affichage noir et blanc) qui peuvent être des zones de rétention d’eau, ces dernières pouvant se confondre avec un trou par exemple. Enfin, il faut garder à l’esprit qu’une caméra thermique n’enlève pas le danger, elle permet seulement de le voir, parfois, un peu mieux.
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