Mot clé de nombreux discours en cette fin d’année « agressions » ce constat est réel, plus de 210% d’augmentation de violences envers les soldats du feu sur ces dix dernières années en France.

Le rapport d’information de la commission des lois est tombé, rendu public le 11 décembre 2019, ces 54 pages font état de ce fléau qui touche le corps des sapeurs-pompiers. Une augmentation qui devient exponentielle comme le montre le graphique ci-dessous et la tendance se confirme pour 2019 avec 50% d’augmentation des agressions remontées sur la même période qu’en 2018 à la DGSCGC.

Avec 50% d’accroissement de ces violences en 2018, ces chiffres font peur mais sont encore loin de ceux de 2019. Le cri d’alerte de Grégory Allione, Président de la FNSPF aux derniers congrès s’est-il fait entendre par les hautes autorités de l’État ?
En 2018, sur les 4’600’000 interventions réalisées par l’ensemble des sapeurs-pompiers le bilan faisait état de :
207 Violences verbales
153 Jets de projectiles
346 Agressions simples
66 Agressions avec arme
Comment ce risque émergeant est-il pris en compte par notre ministère ?
Cette question est légitime, quand la mesure clé du gouvernement en cours d’essai se limite à une « caméra piéton » à porter par nos sapeurs-pompiers. Rappelons les devoirs d’un employeur en matière de sécurité envers ses salariés :
Art L4121-1 du Code du travail,
« L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (…) L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes. »
Dans les 9 principes de préventions du code du travail, l’usage d’EPI/EPC Équipement de protection individuel/collectif est l’avant-dernier principe recommandé mais elle est la première mesure présentée par le gouvernement, comment prendre cette proposition au sérieux ? Une caméra va-t-elle empêcher une personne alcoolisée de frapper, d’insulter ou de cracher sur une personne en uniforme ?
La question à se poser se situerait plutôt du côté de la prévention de ces agressions avec des modèles plus dissuasifs ou encore d’accroitre le nombre de poursuite d’enquête pour chaque plainte des SP.
Un autre point à prendre en compte est la médiatisation de ces évènements, ces agressions ne datent pas d’hier et cette médiatisation pose un problème.
Dans un premier temps, les médias ont un objectif de communication, toucher le plus de monde possible et par conséquent donner de mauvaises idées à ceux qui n’y auraient pas pensé.
Cependant la sur-médiatisation a permis une prise de conscience de l’Etat et les mesures présentées précédemment sont en cours d’essai pour de plus amples mesures dans un futur proche.